Etrange Allemagne

Lors de mon premier voyage en Allemagne, j’avais douze ans, c’était ma première année au collège. Ce n’était pas la première fois que je partais loin de chez moi, je n’avais donc aucune appréhension, à part celle de la langue allemande. Le professeur qui nous accompagnait s’était occupé de tout, du petit détail aux choses importantes. Je l’aimais beaucoup, vraiment, elle était incroyable. Grâce à elle, je découvrais à la fois l’Allemagne et l’allemand.

Nous n’étions que trois élèves de Sixième à participer à ce voyage, c’était assez troublant, la poisse nous poursuivit dès le début. A notre arrivée, je me souviens avoir beaucoup ri, sans doute nerveusement. Nous étions épuisés, le voyage était très long. Je revois les rues de Berlin sous la pluie. Si je me souviens de quelque chose d’aussi futile que la pluie, c’est seulement à cause de ce qui est arrivé après. Nous avions rendez-vous avec notre famille d’accueil, nous étions vers les dernières à passer, nous nous amusions à deviner quelle famille serait la nôtre. C’était un homme et une femme d’environ 30 ans, ils parlaient tellement rapidement… Après avoir mis nos valises dans le coffre, la voiture démarra. Jusqu’ici, voyage scolaire normal… Le coffre se rouvrit brutalement et les valises retombèrent sur la route mouillée par la pluie qui continuait de tomber. Bien sûr nous avons beaucoup rigolé, d’un rire jaune cependant.

Nous logions dans une espèce de petite maison aménagée totalement, juste à côté de celle de notre famille d’accueil. Mais des événements étranges survenaient, les ampoules sautillaient, le parquet grinçait, et les volets claquaient. La nuit, ça nous faisait un drôle d’effet, surtout que la femme agissait avec nous très bizarrement. Il ne nous en a pas fallu plus pour flipper comme des folles durant toute la semaine ; rentrée chez moi, je crois que les lieux me rassuraient d’avantage.

L’effet de mon premier voyage ? Plutôt intéressant… Enfin, je repartis tout de même l’année suivante, je ne devais pas avoir eu ma dose de frayeur, seulement, il ne se passa rien d’anormal l’année suivante.

Maud Bastonero —
Lycée en Forêt, Montargis