Participer à ma façon à l’histoire et dire : je l’ai vécu

Plus qu’une élection, plus qu’un simple candidat ayant gagné, cette 44ème élection américaine fût tout bonnement historique et cela je n’en pris pleinement conscience qu’après avoir vu quelques documents relatifs à tout ce qu’on subit les noirs américains.
J’étais chez moi, en pleine période de vacances lorsque je l’appris en ce mercredi 5 novembre. J’avais suivi toute l’évolution des résultats par les médias la veille. Mardi, j’ai attendu avec impatience le renouvellement des cartes donnant les résultats toutes les 5 minutes sur les sites internet américains. J’étais aussi euphorique à l’approche des résultats, qu’un enfant au réveillon de noël, attendant avec impatience ses cadeaux. En fait, j’avais mon favori pour la victoire et je voulais à tout prix qu’il accède au titre de président... et ce fût fait. Mais que l’attente fût longue !!

La journée du mardi 4 novembre était anormalement longue à mon goût. Tous les médias possibles, je les avais consultés : presse écrite, télévision, internet... Tous avaient également l’air effervescent, avec des reportages sur chacun des candidats, des duplex depuis les Etats-Unis, l’obamania à travers le monde...

Toute cette journée du mardi j’ai vu des images de longues files de personnes attendant pour voter, des gens qui militaient encore, et cela à la dernière minute...
Tous les observateurs et autres spécialistes disaient que si jamais Barack Obama gagnait, ceci serait historique... Aussi, je souhaitais vraiment que cela se produise. Je suis la dernière de ma famille, et moi aussi je voulais vivre un tournant de l’Histoire. Mes grands-parents ont vécus la Guerre, mes parents ont vu en direct le 1er homme marcher sur la Lune, mes frères et sœur ont pu voir la chute du mur de Berlin... et moi ? Je n’ai finalement que peu de souvenir des attentats du 11 septembre, car je n’avais pas encore bien conscience de ce que cela signifiait à cette époque là. Je voulais, moi aussi participer à ma façon à l’histoire et dire : je l’ai vécu.

Le décalage horaire avec les Etats-Unis est tel (entre 5 et 7 heures) que les premiers résultats arriveraient à environ 3h du matin. Comme je le savais, j’avais prévenus mes parents que je veillerais toute la nuit s’il le fallait, mais que je voulais avoir les résultats en direct et ne pas les découvrir après une nuit de sommeil (j’ai toujours eu horreur d’attendre le lendemain pour les cadeaux de Noël...). Les heures s’écoulèrent donc sur internet. Plusieurs pages ouvertes simultanément : Skynews, LCI-TF1, CNN, Euronews, Fox... Je ne voulais pas risquer de manquer quoique ce soit. Plus les heures filaient et plus la tension montait, on pouvait voir des duplex depuis les QG de campagnes, des rassemblements commençaient à se former dans les « fiefs » des candidats. Les prévisions et sondages de dernières minutes pleuvent. Mais arrivé à 2h du matin, mes paupière commencent à être lourdes et, malgré ma bonne volonté... Je m’endors sur le clavier de l’ordinateur !!!

4h37 (heure française) en ce mercredi 5 novembre, l’ordinateur allumé, c’est la foule de Chicago et leurs cris de joie qui m’ont réveillé : Barack Obama, est le 44ème président des Etats-Unis d’Amérique. Fatiguée mais très heureuse, je me jette alors sur la télévision en gardant un œil sur l’ordinateur.

Le plus impressionnant à mon sens fût la foule massée à Times Square. Des images du passage à l’an 2000 me reviennent alors en mémoire, mais la foule de l’époque ne me paraissait pas aussi conséquente et était là pour un tout autre motif.Quoi qu’il en soit, même si je n’ai pas connu Neil Armstrong, même si Martin Luther King et Rosa Parks me paraissent éloignés, que l’URSS était tombée et l’Apartheid abolit avant ma naissance, finalement moi aussi je l’ai vécu mon moment historique en ce mercredi 5 novembre 2008...
Et si je ne dois retenir qu’une chose ce sera les réactions des gens. Partout les mêmes scènes : des gens cris, pleurent, font la fête, sont heureux...

Une page est tournée, l’Amérique en est changée.

Obama ouvre une nouvelle page, il ne tient qu’à lui qu’elle s’écrive au mieux.

VARVOUX Amandine - Lycée en Forêt